Vie de Saint Denis, pont aux meuniers de Paris

Fac simile en héliogravure du XIX ème siècle. Marge de manuscrit de la vie de Saint Denis

 

Hofbauer

 

 

LE LIVRE DES MÉTIERS d'Etienne Boileau.

 

Analyse par René de Lespinasse et François Bonnardot, Paris, 1879

 

Outre le grand nombre de moulins à vent situés sur les collines des environs de Paris, il y avait beaucoup de moulins à eau sur la Seine, dans toute la longueur des ponts. Le Grand-Pont entre autres, qui reliait le Châtelet au Palais, était bordé de moulins à eau, qui relevaient du chapitre de Notre-Dame.
Le titre II ne concerne que les meuniers du Grand-Pont.
Pour être maître, il fallait avoir un moulin en toute propriété ou en fermage. Le Meunier pouvait entretenir un nombre illimité d'apprentis et travailler la nuit. Les dimanches et fêtes, il devait s'arrêter pendant la journée, depuis la messe jusqu'à la fin des vêpres, c'est-à-dire pendant le temps des offices. Chaque maître, à son entrée, devait offrir à tous les gens de la communauté un repas qui lui coûtait cinq sous. Il prêtait serment de surveiller avec grand soin les marchandises qui lui seraient confiées, de porter secours à ses voisins, de jour ou de nuit, aussitôt qu'ils en auraient besoin pour arrêter les dégâts causés par l'eau, enfin d'observer en entier les statuts. Ce serment se faisait dans la première huitaine de l'entrée et engageait solennellement, aux yeux de tous les compagnons; celui qui y manquait était parjure.
Les Meuniers se payaient en nature; ils retenaient un boisseau sur un setier de blé. Cette taxe était fixe pour tous les habitants, excepté pour les Talemeliers qui, en raison de leurs nombreuses affaires, ne payaient qu'un boisseau pour deux setiers. Par les mauvais temps de sécheresse ou d'inondation, le tarif était augmenté de quatre, six deniers ou davantage ; mais cette augmentation se payait toujours en argent.

Les Blatiers étaient, comme aujourd'hui, des marchands de grains en détail ; ils ne vendaient directement que jusqu'à concurrence d'un setier; pour une plus grande quantité, ils devaient recourir à l'entremise des Mesureurs Jurés.

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